Mise à jour du projet de loi sur les droits en matière d’emploi au Royaume-Uni
Nous avons évoqué les changements que le projet de loi sur les droits en matière d’emploi aurait apportés au droit du travail britannique. Le gouvernement britannique a désormais publié le projet de loi sur l’emploi, qui introduit des modifications importantes en matière de droits des travailleurs et de responsabilités des employeurs. Ce projet de loi, qui devrait entrer pleinement en vigueur d’ici 2026, prévoit des changements en matière de licenciement, de licenciement économique, de protection contre le harcèlement, de congé familial, de flexibilité du travail et de droits syndicaux. Voici un aperçu des principaux domaines concernés :
- Licenciement abusif : les employés auront le droit de contester un licenciement abusif dès leur premier jour de travail. La période d’essai sera limitée à neuf mois et les motifs de licenciement devront être clairement définis et respectés.
- Licenciement économique et consultation collective : les employeurs devront consulter l’ensemble du personnel concerné par les licenciements économiques, et non plus seulement les employés d’un site ou d’un service. Le gouvernement envisage d’augmenter les indemnités versées en cas de licenciement économique abusif.
- Restrictions en matière de licenciement et de réembauche : les licenciements visant à imposer de nouvelles conditions d’emploi seront considérés comme abusifs, sauf s’ils sont nécessaires pour éviter la faillite de l’entreprise. Le projet de loi permet également aux tribunaux de sanctionner l’utilisation abusive de cette stratégie.
- Externalisation et égalité : les anciens employés du secteur public et les employés du secteur privé ayant des contrats similaires doivent être traités de manière égale, en particulier dans les cas de transfert de contrats.
- Harcèlement sexuel et discrimination : les employeurs sont désormais tenus de prendre des mesures complètes pour prévenir le harcèlement sur le lieu de travail, y compris celui provenant de clients ou de tiers. L’accent est mis sur l’élimination des écarts de rémunération entre les hommes et les femmes et le soutien aux employées en période de ménopause.
- Droits familiaux : le projet de loi étend la protection de la famille. Le congé pour décès, le congé parental et le congé de paternité seront disponibles dès le premier jour de l’emploi. Il renforce également la protection des employées qui reviennent d’un congé de maternité ou d’un autre congé lié à la famille.
- Flexibilité du travail : Les employés peuvent désormais demander une flexibilité du travail deux fois par an, et les employeurs doivent motiver en détail tout refus. Ces changements visent à créer un accès plus équitable aux options de travail flexible.
- Indemnités de maladie et contrats zéro heure : Les indemnités légales de maladie (SSP) seront versées dès le premier jour de maladie et les seuils de rémunération minimale seront supprimés. Les contrats zéro heure sont restreints, les employeurs étant tenus de fournir aux travailleurs un préavis raisonnable pour les horaires de travail et des heures garanties après une période déterminée.
- Syndicats et actions collectives : le projet de loi renforce les droits syndicaux en autorisant les votes électroniques pour les grèves, en assouplissant les conditions de reconnaissance et en supprimant les règles relatives au niveau de service minimum pendant les grèves. Les travailleurs en grève bénéficieront d’une protection renforcée contre le licenciement et les employeurs devront informer leur personnel de son droit d’adhérer à un syndicat.
- Répartition équitable des pourboires : La nouvelle réglementation oblige les employeurs à répartir équitablement les pourboires, les gratifications et les frais de service, et à consulter régulièrement leurs employés afin de revoir leurs politiques.
- Contrôle du marché du travail : Le projet de loi instaure un nouveau dispositif de contrôle par un organisme public (qui devrait s’appeler « Fair Work Agency ») afin de garantir le respect du droit du travail et de réduire la charge qui pèse sur les employés pour introduire eux-mêmes des réclamations.
Ces changements visent à offrir un environnement de travail plus équitable et plus favorable aux employés, tout en clarifiant les attentes des employeurs. Le gouvernement a également lancé des consultations sur quatre thèmes (licenciements collectifs, indemnités légales de maladie, contrats zéro heure et à temps très partiel, syndicats et relations industrielles), qui resteront ouvertes jusqu’au 2 décembre.